Très sportif étant jeune, usant et abusant de mon corps comme d’un outil de performance, j’ai appris peu à peu à le respecter, à l’écouter et à le considérer dans ses dimensions sensible et expressive. J’ai découvert que c’était à travers lui qu’on communiquait avec soi-même et avec les autres. C’est ce qui m’a poussé à me diriger vers des études de psychomotricité, lors desquelles j’ai découvert que le traitement des troubles psychiques par des médiations corporelles, s’avérait être une piste prometteuse.

J’ai eu la chance de m’engager sur cette piste, dès la fin de mes études, dans un service de psychiatrie pour adultes, où je me suis formé à la relaxation psychothérapeutique. Puis c’est en intégrant un service de nutrition à la fin des années 1990, que j’ai pu élaborer une prise en soins psychomotrice de l’obésité : utiliser le mouvement, non pas pour dépenser des calories, mais pour établir un contact positif avec son corps, optimiser son fonctionnement au mieux de ses capacités, et prendre plaisir à bouger, danser, chanter.

Pour autant, je me rendais bien compte que le corps devenu gros ne l’était pas seulement pour des raisons biologiques, génétiques ou comportementales. Le corps de certaines personnes souffrant d’obésité portait le poids des traumatismes subis (violences, viols, inceste, maltraitance, harcèlement, négligences). C’est pourquoi je n’ai de cesse de me former et de m’informer avec enthousiasme, pour répondre au mieux aux besoins de mes patients et les aider à traiter leurs problématiques en profondeur.

Aujourd’hui plus que jamais mon métier me passionne, car j’ai la conviction que tant que l’être humain travaillera à se libérer de ses tourments, il continuera à s’élever sur le plan personnel et sur le plan collectif.